Les exploitations agricoles sont réparties de manière inéquitable sur l’ensemble du territoire tunisien. Cette répartition montre que plus de 46% des exploitations se situent au Centre contre 32% au Nord et environ 22% au Sud. Par ailleurs, le système d’exploitation agricole consomme plus de 80% des ressources en eau pour un périmètre qui s’étend sur 435,9 millions de Ha.
De ce fait, les ressources hydrauliques sont donc estimées à 4.8 milliards m3/an et sont réparties en deux parties :
Eaux de surface, avec des ressources estimées à 2.7 milliards m3/an où les bassins du nord fournissent 82% de ces ressources contre les apports des bassins du centre et du sud qui sont faibles et irréguliers.
Eaux souterraines, avec des ressources estimées à 2.1 milliards m3/an où 29% de ces ressources proviennent des nappes profondes fossiles du Sud non renouvelable.
Nous retrouvons alors deux principaux bassins d'eau qui sont : Oued Medjerda et Oued Méliane.
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L’organisation du territoire agricole tunisien est répartie selon leurs positions géoclimatiques. D’ailleurs, le climat de la Tunisie est de type méditerranéen. De ce fait, le territoire tunisien se distingue par cinq zones bioclimatiques : humide avec une pluviométrie de près de 800 mm , subhumide (600 à 800mm), semi-aride (400 à 600 mm), aride (100 à 300 mm) et désertique ou saharienne (moins de 100mm). En tout, la répartition des terres agricoles dépend non seulement du climat, mais également des reliefs, des sols et surtout des ressources en eau.
Climat humide / semi-aride (Nord) :
D’abord, le nord de la Tunisie se caractérise pour être une zone humide et semi-aride. C’est la partie du pays qui présente des potentialités naturelles favorisant l’essor de l’activité agricole. L’occupation des sols d’exploitations agricoles a une superficie totale de 730 227 ha de terres labourables qui compte environ 15% de la surface labourable du pays pour ce qui concerne le Nord Est du pays. Les terres agricoles du Nord Ouest comptent 1 129 157 ha qui correspondent à des terres labourables. Cette région est également caractérisée par une abondance de ressources hydrauliques recevant près de 450 à 800 mm. Le potentiel de terres irriguées est concentré dans le gouvernorat de Nabeul où il représente 43% de terres irriguées de la région. En outre, le Nord Est est dominée par la production agricole des fourrages et des cultures maraîchères soit 66% de la production. Par ailleurs, le Nord détient les sols les mieux fertiles du pays où nous retrouvons la céréaliculture et l’arboriculture. Plus précisément, la région du Nord Ouest est la principale zone céréalière du pays, en ayant 70% de la production agricole du Nord. Parallèlement, Le Nord Est est dominé par les fourrages et les cultures maraîchères représentant 66% de la production agricole de la région. Cette zone révèle un potentiel riche en ressources hydrauliques comme nous pouvons le constater, le Nord Ouest est couvert de barrage et les apports en eaux s’élèvent à 1437,4 millions de m3.
Climat semi-aride / aride (Centre) :
Ensuite, le centre de la Tunisie se distingue par une zone semi-aride et aride. Cette région se caractérise par des précipitations moyennes comprises entre 400 mm et 200 mm par an. L’occupation de la superficie agricole utile se partage en 1 358 800 ha dont 73% de terres labourables se situant au centre Est dont le gouvernorat de Sfax accapare plus de la moitié. Alors que le centre Ouest couvre 2 072 000 ha de terres agricoles. Prenons comme exemple le centre est qui a une surface labourable valant 988,6 mille hectares. Ce domaine occupé par 600 mille ha consacré à l’oléiculture, 247 mille ha aux cultures maraîchères tandis que le reste de la superficie se répartit entre l’arboriculture, les cultures fourragères et la céréaliculture. En ce qui concerne la ville de Sfax, elle s’empare environ 53% de la superficie totale oléicole du Centre-Est.
Climat Saharien (Sud) :
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Enfin, le sol tunisien présente une zone désertique et aride qui a un système d’agriculture oasien se situant au Sud. L’occupation des sols d’exploitations agricole présente 579 300 Ha de terres labourables d’après des statistiques faites en 1984 et qui s’élève aujourd’hui à 22% du territoire tunisien. Le palmier constitue la culture de base des zones irriguées du Sud tunisien. Cette région est caractérisée par son climat chaud, provoquant une sécheresse permanente. Néanmoins, la pluviométrie annuelle varie selon les endroits, mais reste irrégulière d’une année à l’autre. La zone côtière à l’Est reçoit environ 200 mm tandis que la zone continentale à l’Ouest ne reçoit que 90 mm.
Par ailleurs, les oasiens ont excellé dans le domaine de l’eau en créant une légère pente afin de faciliter l’écoulement des eaux irriguées tout comme les eaux excédentaires de drainage. Cette méthode a permis l’acheminement, le partage équitable de l’eau sur la parcelle. Dans le temps, ils avaient creusé des galeries drainantes ou Foggaras pour mieux gérer la gestion de l’eau et pour collecter les eaux des nappes superficielles et les acheminer par gravité à la surface vers les palmeraies. Pour certaines oasis, des barrages de dérivation ont été construits pour acheminer l’eau.
Afin d’éviter que l’eau ne se perde, l'irritant confectionnait la cuvette et la planche qui permettent de mieux tirer profit de l’eau. En outre, la communauté oasienne adapte une culture à trois étages constituant un moyen d’adaptation au changement climatique qui permet une meilleure valorisation des ressources naturelles. Elle usait plusieurs techniques pour mieux tirer profit des eaux en plantant des arbres exigeants une certaine quantité d’eaux telles que le grenadier et la vigne sur les bords de Seguias. La pratique de la culture en trois étages valorise l’eau et le sol. Elle permet ainsi la mise en cultures de plusieurs espèces différentes. En effet, le palmier dattier prend la première place, celui des arbres fruitiers prend la seconde place et les cultures maraîchères et fourragères prennent la troisième. Les oasis historiques regroupent une richesse exceptionnelle de la biodiversité de la faune et de la flore. Ils occupent 15 051 ha soit 37% des oasis, contenant 46% des palmiers de types variés. Cette bonification du sol, c’est la rendre productive, est due à la valorisation des déchets organiques tels que le fumier des animaux.
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