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Historique de l'irrigation en Tunisie

Photo du rédacteur: TPE-eau-agriculture-TNTPE-eau-agriculture-TN

Dernière mise à jour : 6 févr. 2019

  • Exploitation du périmètre irrigué

L’irrigation en Tunisie connaît de grandes avancées au cours des années 1970, avec la création de plusieurs barrages[UW1] et forages profond[UW2] qui ont permis l’expansion des ressources en eau nécessaires à l’irrigation. En effet entre les années 1978 et 1995 ont observé une évolution de 261% du périmètre irrigué sur tout le territoire tunisien. L’augmentation la plus remarquable est celle du périmètre irrigué au Nord-Ouest qui atteint les 531 (d’après une enquête du ministère de l’Agriculture). Ainsi le périmètre équipé pour l’irrigation est passé de 135 845 ha en 1978 à 293 860 ha. En 2006, cette valeur atteint les 400 000 ha.


Bien que les périmètres irrigués ne constituent qu’environ 8% de la surface agricole, leur part dans la production agricole du pays et très élevée. En effet, ils sont responsables de 35% de la production totale du pays, 95% de la production maraîchère et 70% de la production arboricole.

Les périmètres irrigués sont divisés en deux secteurs : public et privé. La provenance des ressources varie selon que le secteur soit privé ou public. Ainsi 62 % des périmètres irrigués publics sont irrigués grâce aux grands barrages tunisiens. Les 38% restants bénéficient de ressources hydrauliques provenant des forages profonds et des puits. Le secteur privé est lui irrigué par des forages moyens, généralement 80 m, ou des puits.

Mais l’irrigation est le plus grand consommateur d’eau en Tunisie. En 2010, elle consomme près de 2.5 milliards de m3 soit 84% des ressources mobilisées. Ainsi il est nécessaire de trouver des techniques d’irrigation adaptés à la pénurie d’eau tunisienne.

Les techniques d’irrigation sont divisés en trois grandes techniques : l’irrigation localisée plus communément appelée l’irrigation goutte à goutte, l’irrigation par aspersion et l’irrigation de surface. Chacune de ces techniques possède des propriétés différentes et des avantages et des inconvénients différents qui permettront de déterminer laquelle de ces trois est la plus adaptée au manque de ressources hydrauliques suivant l’étage climatique, le type de culture, et la région en question. Les techniques d’irrigation dépendent aussi les conditions du sol et de la topographie de la région.

1. L’irrigation en antiquité :


L’agriculture en Tunisie n’apparait qu’à la fin du néolithique. Bien que les ressources actuelles ne nous permettent pas de confirmer leurs recours à l’irrigation, les Berbères cultivaient une multitude de plantes et autres comme les amandes, l’ail, les melons, etc.


C’est ainsi que grâce aux Phéniciens et sous Carthage, que l’irrigation s’est largement développée. Les Phéniciens qui avaient pris l’habitude de faire des escales en Tunisie au cours de leurs voyages pour l’Espagne, ont eu contact avec les Berbères jusque là à l’écart dans la ville d’Utique qui est située dans le gouvernorat de Bizerte et ensuite Carthage. Celle-ci, fondée par Didon, devient rapidement un des plus grands producteurs de la méditerranée.


Sous leur règne, la Tunisie était divisée en deux parties : La Chora et l’Hinterland. La Chora regroupe Carthage, une partie du Sahel et Le Cap-bon et l’Hinterland le reste du pays et est cultivé par des sujets libyens. C’est dans la Chora que l’irrigation se développe le plus.

Pendant l’occupation romaine, on remarque quatre différents types d’infrastructure hydraulique :

  • les barrages (en particulier au centre et au sud : Kasserine, Sbeïtla, Gabès ...) ou des deux côtés du barrage partait un canal de dérivation qui devait servir à irriguer les terres ;

  • L’eau pluviale est récupérée grâce aux montagnes qui sont utilisées comme impluvium. L’eau s’accumule ainsi dans des réservoirs et des citernes qui étaient nombreuses et de dimension très large. Ces installations sont appelées maggen et sont plus fréquemment utilisées au centre et au sud.

  • Captage des sources qui permettent la collecte de l’eau potable et de l’eau d’irrigation. Nous observons ce genre d’installations surtout dans la région de zaghouan.

  • Les Romains ont créé un système de barrages construits en pierre sèche et qui remplissent des bassins où sont plantés des arbres fruités. Ceci contribua à rendre la région désertique de Matmata habitable.


Meskat

C’est système d’irrigation traditionnel adapté au sahel Tunisie est surtout à l’oléiculture est présenté sous forme d’impluvium qui intercepte les eaux de ruissellement et les canalise vers une série de cuvettes bien déterminées. Ces cuvettes sont contournées par des Tabia équipés par des seuils déversoirs naturels.

Jessour

Les Jessour sont plus présents au sud dans l’oasis pour préserver l’eau d’irrigation. Ce sont des petits barrages construits en travers des fonds des oueds. Ils sont généralement équipés de déversoirs appelés « manfass » et « massraf ». C’est une technique qui permet de réduire l’érosion ainsi que la perte de l’eau par évaporation ou ruissellement.

2- L’irrigation après la conquête arabe :


Après la conquête, l’agriculture tunisienne connaît un essor sans précédent à travers l’implantation de nouvelles techniques d’irrigation par les Arabes. Une des plus grandes figures de son temps en matière d’irrigation est Ibn Chabbat qui a mis en place le réseau d’irrigation de Tozeur. Mais une des installations hydrauliques les plus performantes reste les Qanats, ou les foggaras comme nous les appelons en Tunisie.

Les Qanats originaires du golf acheminaient l’eau des sources vers les plantations et les maisons. C’est une série de tuyaux qui grâce à la gravité transporte l’eau vers des sortes de puits généralement situés plus bas que la source elle-même.

Les puits sont très fréquents pendant cette période. Appelés « Dalou », les puits assez profonds à plan incliné permettent l’exploitation des ressources hydrauliques souterraines.


Dans les oasis, un nouveau système apparait. C’est les séguias. Ce sont de longs canaux à ciel ouvert qui transportent l’eau vers les plantes. Mais ce genre de système implique de fortes pertes par évaporation et par infiltration puisque certains canaux sont creusés à même la terre. Pour alimenter les séguias, la saniya, une noria à manège circulaire puise l’eau et la déverse dans les séguias. Celle-ci est rappelée par la doulab, une seconde roue élévatoire.


3- Épandage des crues :


L’épandage des crues est une technique encore utilisée aujourd’hui. En effet, 6% du périmètre irrigué tunisien est consacré à cette technique. Elle est utilisée en céréaliculture pour le blé et l’orge, mais aussi on oléiculture et pour les amandiers. Les crues sont une élévation du niveau de l’eau dans certains terrains. Celle-ci étant maîtrisée par les paysans, elles sont dirigées vers les plantations. Ces eaux sont riches en minéraux et en sédiments fertilisant le sol et le lessivant pour de meilleures récoltes.


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