L’irrigation localisée, plus communément appelée irrigation goutte à goutte, vise à garder les réserves en eau du sol à des niveaux prédéterminés. L’eau est lentement apportée au sol à fréquence élevée pour créer une humidité optimale. Les débits sont généralement faibles et contrôlés suivant le type de culture et le type de sol en question. L’efficience de cette méthode est de 90% à 95%. Elle est mieux adaptée aux cultures pérennes et maraîchères. Cette méthode est adaptée aux climats arides et aux régions qui présentent un manque de ressources hydrauliques extrême. En Tunisie, cette technique est très utilisée au Sahel et au Cap bon pour l’oléiculture et l’arboriculture et au Sud dans les Oasis. 155 000 ha lui sont consacrés soit près de 32% du périmètre irrigué. Il existe différents types d’irrigation localisée : les microasperseurs, le « goutte à goutte », et le système goutte à goutte enterré ou SDI.
Les microasperseurs correspondent au mini-diffuseur, micro diffuseurs et les brumisseurs[UW3] . Ce sont des distributeurs d’eau installés sur des tubes se trouvant à la surface du sol. Ces systèmes projettent de l’eau sur une faible distance e ce qui facilite le contrôle de la surface irriguée limitant ainsi une grande perte d’eau inutile.
Les systèmes goutte à goutte, quant à eux, cheminent l’eau directement au sol, de façon souterraine dans le cas des SDI ou système de goutte à goutte enterré. Ainsi l’eau est directement apportée aux racines des plantes. Les pertes par percolation[UW4] sont réduites et la surface mouillée est plus petite, des fois même inexistantes minimisant les pertes par évaporation ou ruissellement. L’irrigation est donc très ciblée et exacte.
Les systèmes d’irrigation localisée sont polyvalents et s’adaptent à toute qualité d’eau, des plus médiocres au plus riches. La salinité et le taux de calcaire n’empêchent pas le bon fonctionnement de ce type de systèmes. Mais cela nécessite des filtres adaptés suivant la qualité physique et biologique de l’eau. Le bon entretien du matériel est indispensable au fonctionnement des filtres et donc des systèmes goutte à goutte. Il est nécessaire d’éviter l’obstruction des diffuseurs à cause de particules diverses présentes dans l’eau. Un autre obstacle au bon fonctionnement de ce système est la pente du terrain concerné. La pente maximale supportée est de 2%. Pour pouvoir supporter une valeur plus élevée, il faut niveler le terrain et installer un réseau à part entière avec des régulateurs de pression. Ou encore, utiliser des gouteurs « autocompensant » un système plus coûteux. Les caractéristiques et le type de sol en question interférant avec la fréquence d’arrosage, mais pas avec le système lui-même. Ainsi, le système peut être ajusté au sol et à ses besoins grâce à la précision de son pilotage. Le système reste plus performant dans un environnement ou les pertes par percolation sont grandes comme par exemple les sols sableux.
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Composition :
Un bon système d’irrigation regroupe divers éléments relatifs au contrôle et au transport de l’eau vers les plantes. Les sources d’eau sont variées : forage, puits, réservoirs, rivière et dans certaines situations l’eau de récupération avec l’aide de certains filtres. La première composante de ce système est une pompe qui contrôlera le débit et conditionnera de ce fait la surface à irriguer. Ensuite, un filtre à sable est indispensable si l’eau provient d’une source chargée en matière organique telle que dans les réservoirs et les eaux pluviales ou de récupération. Un filtre à tamis ou à lamelles est ensuite placé pour éliminer les particules qui pourraient boucher les gouteurs. Puis, les régulateurs de pression entrent en jeu. Ceux-ci assurent le contrôle de la pression d’entrée grâce à un clapet à ressort ou autre appareil mécanique. Un manomètre est ajouté pour s’assurer de son bon fonctionnement.
Par la suite, l’eau filtrée et nettoyée est chemine vers des tubes tertiaires appelés tubes goutte à goutte à travers des tuyaux secondaires. Ces tuyaux secondaires varient en taille en fonction du débit et de la longueur désirée des tuyaux. En effet, pour éviter des variations importantes de pression, le diamètre doit être suffisamment large ce qui est donc déterminé de façon plus exacte par le débit de l’eau. Sur les tubes tertiaires sont installés divers gouteurs assurant l’arrosage régulier de la plante. Enfin, les gouteurs possèdent trois composantes indispensables : un microfiltre, des chicanes de réduction de pression et une chambre de sortie. Un bon goutteur ne s’obstrue pas facilement et possède un débit homogène même en cas de variation de la pression.
Avantages :
Le système goutte à goutte présente plusieurs avantages dont :
L’économie d’eau : l’eau est apportée en faible quantité directement aux racines des plantes. Pour les systèmes goutte à goutte enterré, la surface mouillée est inexistante. Il n’y a donc aucune perte d’eau par évaporation. Les pertes sont aussi minimisées dans le cas des systèmes d’irrigation goutte à goutte ordinaires. Aussi puisque l’eau est directement amenée vers la racine les pertes par percolation sont elles aussi minimisées. En effet, on peut enregistrer des économies d’eau allant de 20% à 50% en fonction du système utilisé et de la qualité du sol.
Une main d’œuvre réduite : Les systèmes sont assez indépendants et ne nécessitent pas autant de soin. Aussi, la programmation, le calcul ainsi que l’installation des éléments de ce système
sont une compétence facile à apprendre. Le pilotage des irrigations est accessible à tous les paysans ayant reçu une formation plutôt basique.
L’économie de fertilisants et désherbage limité : Puisque l’eau arrive directement à la plante, elle ne peut pas irriguer d’autres plantes comme les mauvaises herbes. Le désherbage devient essentiellement inutile.
Moins de maladies : les feuilles n’étant pas mouillées et l’impact des problèmes cryptogamiques étant ainsi réduits, moins de maladies sont observées.
Inconvénients :
Bien qu’elle présente plusieurs avantages, cette technique n’est toujours pas parfaite. Un des plus grands inconvénients de cette méthode est le coût de celle-ci qui est très élevée
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