De ce fait, l’exploitation agricole est définie comme étant une unité de production qui est mise en valeur pour le compte d’une personne physique ou morale qui en assure la responsabilité technique et financière indépendamment de son statut juridique, de son mode de faire valoir et de sa taille.
La structure des superficies agricoles est dominée par l’arboriculture qui occupe presque 2 millions d’hectares dont plus de 1,5 million ha sont consacrés à l’oléiculture. Ensuite arrive à la deuxième position la céréaliculture occupant 36 % de la superficie agricole dont 80 % de la production sont localisées dans le nord. D’ailleurs, les principales cultures occupant le sol tunisien sont :
Céréaliculture :
Présentation du secteur :
Les céréales occupent la première place dans les programmes de recherches agricoles et dans la production à l’échelle mondiale. Ce sont d’ailleurs la première source de nutrition des êtres vivants. La céréaliculture est alors un des secteurs le plus importants de la production agricole en Tunisie. De même, le pays réserve une superficie de 1,5 million d’hectares rien que pour la production des céréales. Cette production est répartie en 700 000 hectares de blé dur, 500 000 hectares d’orge, 300 000 hectares de blé tendre et 20 000 hectares de triticale. De surcroit, la région du nord assure 80% de la production, contre 15% au centre et seulement 1% au sud.
Aspects techniques :
Types de climat recommandé :
Dans les zones pluvieuses ou plutôt humides, c‘est-à-dire au nord du pays, on favorise l’exploitation du blé dur.
Dans les zones semi-aride et aride, c’est-à-dire au centre de la Tunisie, la production de l’orge est favorisée par sa capacité d’adaptation et sa production massive malgré les conditions.
Cependant, le blé tendre ne représente que 9 % des superficies.
Oléiculture :
Présentation du secteur :
La Tunisie est l’un des pays le plus connus pour sa production de l’huile d’olive, d’où l’oléiculture est considérée comme étant la principale production agricole de ce pays du sud de la méditerranée. De plus, l’oléiculture occupe la place de 4e exportateur de l’huile d’olive à l’échelle mondiale. De ce fait, le pays réserve une grande surface pour l’exploitation oléicole qui se répartit comme suit ; nous retrouvons alors 32% des exploitations au nord, 46% au centre et au sahel contre 22% au Sud. Cette organisation du territoire est faite en fonction des faibles et irrégulières précipitations, l’oléiculture tunisienne est donc principalement extensive.
Aspects techniques :
Type de sol recommandé :
Pour l’oléiculture, tous les terrains conviennent à cet élevage, mais il est préférable d’avoir un équilibre entre le sable, le limon et l’argile. Cependant, le système radiculaire de l’olivier a des préférences pour que le sol soit perméable et profond, s’étendant dans les 50 à 70 premiers cm du sol, car les racines peuvent aller jusqu’à 1 mètre de profondeur pour chercher de l’eau. Ce qui advient que la pente du terrain ne doit pas être supérieur à 20-25 %. Les agriculteurs vont alors opter pour des zones d’exploitations plates ou avec une légère pente pour permettre une bonne circulation des équipements.
En ce qui concerne les propriétés physico-chimiques de la terre, l’olivier a besoin d’apports de potassium et d’azote, car ils ont une influence directe sur la qualité et la quantité de la production. Réellement, le potassium joue un rôle important dans les différentes fonctions cellulaires chez l’arbre tel que l’augmentation de la résistance à la déshydratation et le transfert des substances minérales et organiques dans les différents organes de l’arbre. Cet élément a donc un impact sur la coloration et le goût du fruit. Par ailleurs, pour les terres faibles en potassium, la Tunisie dispose d’engrais potassique comme le sulfate et le nitrate de potassium.
De même, le pH optimal pour l’olivier est compris entre 7 et 8, mais il tolère une bonne marge de pH. Toutefois, nous ferons attention aux sols acides, ayant un pH inférieur à 6,5, car cela provoque la réduction des microorganismes, le blocage de la minéralisation pour finir par engendrer au final une carence des éléments nutritifs. Ainsi, pour remédier à ce problème, nous pouvons apporter des composés alcalins de calcium comme du carbonate de calcium en poudre fine.
Avec un pH élevé, supérieur à 8, le sol est caractérisé par la présence de carbonate de sodium qui empêche la floculation de l’argile et la structuration des particules. Ces éléments engendrent le durcissement du sol, la mauvaise oxygénation du sol. Cette situation est fréquente dans les zones à climat aride où les ressources en eau sont faibles.
Ainsi, les exploitations au sud, à l’est et à l’ouest permettent de bonnes productions en termes de qualité et de quantité, car les sols sont francs, profonds et fertiles ce qui constitue donc une base optimale de développement.
Leur apport en eau :
La Tunisie est connue pour sa faiblesse et irrégularité pluviométrique annuelle. Or, les oliviers ne peuvent s’adapter à ces conditions climatiques qu’en puisant en profondeur le sol le peu d’H2O qu’il peut contenir et en exploitant un grand volume de terre. Ce secteur demandait entre 450 - 800 mm / an. En revanche, le manque des ressources d’eau dans les régions du centre et du sud a entrainé les agriculteurs à adopter des aménagements hydrauliques tels que le Tabia et Jessr pour valoriser l’eau de pluie et le ruissellement. Dans le nord, les agriculteurs ont adopté un système d’agriculture par irrigation de compléments ou l’irrigation de cultures annuelles intercalaires.
Cultures maraîchères (sous abris) :
Présentation du secteur :
Les cultures maraîchères sont cultivées selon un mode sous abri ou en plein champ. Elles occupent en Tunisie 140 mille Ha. Cependant les cultures maraîchères sous abris (abri-serres, serres, serres multi tunnels et petits tunnels) représentent seulement 6,2% de cette superficie, soit 8650 ha.
Aspect techniques :
Serres et abri serres :
La serre est un artifice de production de contre saison. Elle permet une production à l’unité «surface temps». Les cultures maraîchères peuvent être sous petits tunnels nantais, abri-serres ou serres.
Petits tunnels nantais, c’est un tunnel couvrant le sol sur une largeur de 80 à 120 cm et une hauteur de 50 à 70 cm au-dessus du sol. Ces tunnels sont mis en place durant l’automne ou au début du printemps pour une période s’étendant à 2 ou 3 mois, permettant une récolte précoce.
Abri - serres ou serres monotunnel, ce sont des abris de 7 à 9.6 cm de large, une hauteur de 2,80 à 4,7 m et 60m de long. Ils couvrent une superficie soit une superficie de 420 à 540 m².
Serres multitunnels ou multichapelles sont composées de plusieurs tunnels jumelés et raccordés sur un chéneau. Elle couvre une superficie de 1500m².
En revanche, pour les techniques des serres chauffées dans le Sud tunisien, la direction générale de la production agricole a élaboré un cahier des charges mettant en évidence les caractéristiques de ces techniques qui doit supporter la charge des fruits.
Type de sol recommandé :
Cultures sous serres non chauffées :
Pour les cultures sous serres non chauffées, les sols doivent avoir une texture grossière.
Cultures sous serres chauffées :
Les surfaces d’implantations sont situées essentiellement au sud du pays et constituées de sol profond, de texture sableuse. Afin d’améliorer la fertilité et la structure des sols, il faut prévoir un apport massif de fumure organique parce que ces sols sont pauvres en matières organiques.
Leur apport en eau :
Pour une serre de 500 m² de surface, son besoin en eau doit avoir une charge de sel inférieur à 1,5 g/l et un pH d’environ 7.5. D’ailleurs, la quantité d’eau irriguée pour ces plantations revient à 10 l/s/ha.
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